Les joies simples de la vie errante

Article : Les joies simples de la vie errante
Crédit: Rahul Singh/pexels.com
16 mars 2024

Les joies simples de la vie errante

Découvrez la vie des nomades au cœur du désert, où la simplicité et la connexion avec la nature sont au centre de leur existence. À travers les souvenirs teintés de nostalgie d’un ancien nomade, plongez dans ces moments captivants où la gratitude et la camaraderie régnaient en maîtres.

Au lever du soleil, alors que les premières lueurs embrassaient les sommets des montagnes, nous entamions notre journée avec le rituel ancestral de l’ « Aragham ». Accompagnant nos compagnons vers les pâturages, nous savourions ce moment de communion avec notre environnement, bercés par le chant des oiseaux et la caresse du vent matinal.

De retour à notre campement, nous nous attelions aux tâches quotidiennes avec une tendresse familière. Traire les chèvres était un acte empreint de respect et de gratitude envers nos compagnons de vie, dont le lait nourrissait nos corps et nos âmes. La confection du fromage, habilement orchestrée par les mains agiles, souvent de « tamghart » (la vieille), symbolisait notre lien indéfectible avec la terre et ses dons généreux. Les « izedəman« , résidus du processus, accompagnaient nos repas simples à base de mil ou de maïs, ajoutant une douceur bienvenue à nos palais.

Après avoir nourri nos bêtes et abreuvé nos âmes de la beauté sauvage environnante, nous repartions vers les pâturages, nos pas suivant le rythme immuable du temps. Pendant ce temps, ceux qui restaient au campement s’attelaient aux tâches ménagères, et partaient au puits à plusieurs kilomètres de là, chargés d’outres et de bidons sur le dos des ânes.

Nomades allant puiser de l’eau à boire et pour les tâches ménagères/©️Souleymane Ag Anara via Facebook

Sur les pistes poussiéreuses, entre les montagnes majestueuses, nous avancions avec assurance, en harmonie avec notre environnement. Dans cette danse intemporelle avec la nature, les engins modernes n’étaient que des étrangers de passage, ne perturbant pas l’harmonie séculaire de notre existence nomade. Face à la vastitude des paysages et à la grandeur de notre terre nourricière, nous nous sentions humblement connectés ; libres et vivants, en parfaite osmose avec notre environnement.

Le soir venu, alors que le soleil amorçait sa lente descente derrière l’horizon, nous regagnions nos campements, enveloppés par les voix familières de nos bêtes et les parfums enivrants de la terre. Nos cœurs étaient emplis de gratitude pour cette journée passée en communion avec la nature.

Les feux de camp s’allumaient peu à peu, éclairant nos visages fatigués mais heureux. Autour des flammes dansantes, dans la douce lumière vacillante, nous partagions nos joies, nos peines et nos rêves, tissant ainsi les liens indéfectibles qui nous unissaient en cette vie errante, baignée de nostalgie et d’émotion, où nous trouvions notre véritable foyer. Les aboiements des chiens, les cris des ânes, et les souffles des chameaux ajoutaient une touche familière à l’ambiance chaleureuse.

Atmosphère de retrouvailles chaleureuses entre jeunes nomades autour du feu au campement/©️Ahmadou Atafa

Dans ce sanctuaire de solidarité et de simplicité retrouvée, dans cette harmonie avec notre environnement, nous trouvions la véritable richesse. Celle qui réside dans les moments partagés avec ceux que nous aimons, dans les liens tissés avec nos proches et avec la nature qui nous entourait, dans les souvenirs gravés à jamais dans nos cœurs de nomades épris de liberté.

Ahmadou Atafa

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